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Le plan de trésorerie passé au crible

Sommaire

Le plan de trésorerie est un document financier prévisionnel qui expose les éventuelles entrées et sorties d’argent d’une entreprise pendant une période déterminée. Il permet de vérifier si les recettes de celle-ci sont suffisantes pour couvrir ses dépenses de fonctionnement. Un certain nombre d’éléments doit être pris en compte afin d’obtenir des estimations précises et fiables. Toutefois, que faut-il savoir précisément sur le plan de trésorerie ?

L’explication de la notion de « plan de trésorerie »

Nombreux sont les termes qui peuvent être utilisés pour désigner le tableau qui recense les potentiels encaissements et décaissements d’une entreprise. Outre la notion de plan de trésorerie, il est également possible de parler de budget de trésorerie. En effet, il s’agit de l’un des documents financiers prévisionnels à intégrer dans un business plan. Ce dernier fait référence à un projet de création, de reprise ou d’agrandissement d’une entreprise.

Il doit être rédigé après la réalisation d’une étude de marché et l’élaboration d’un modèle d’affaires viable. À titre de rappel, il faut que quatre principaux tableaux d’investissement y figurent, à savoir :

  • le compte de résultat prévisionnel,
  • le bilan prévisionnel,
  • le plan de financement initial,
  • le budget de trésorerie.

Afin de retenir la définition de ce dernier, il est important de le distinguer des autres documents financiers prévisionnels.

Les différences entre le plan de trésorerie et le compte de résultat prévisionnel

Dans la majorité des cas, le compte de résultat prévisionnel est établi sur une période de trois ans ou de cinq ans. Il a pour principal objectif de calculer les éventuels bénéfices ou les pertes réalisés par une société. Il tient compte du chiffre d’affaires estimatif révélé grâce à l’étude de marché et des charges prévisionnelles à payer. Il peut également servir à évaluer le résultat d’une année d’exercice comptable.

Le plan de trésorerie est généralement élaboré sur la base des flux d’entrées et de sorties d’argent mensuelles de l’entreprise. Il tient compte des opérations d’achat et de vente devant être effectuées de manière quotidienne ou hebdomadaire. Il permet ainsi d’examiner de plus près le coût de fonctionnement et les prévisions de recettes d’une activité professionnelle.

Comme nous l’avons déjà mentionné, il donne la possibilité aux dirigeants ou aux entrepreneurs de s’assurer que les dépenses de leur société peuvent être entièrement couvertes par ses encaissements. En quelques mots, les investisseurs se servent du plan de trésorerie pour mesurer l’efficacité de l’organisation structurelle de l’entreprise. En revanche, ils font référence au compte de résultat prévisionnel pour juger le bilan de l’activité professionnelle à réaliser.

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Les différences entre le plan de trésorerie et le bilan prévisionnel

Si le plan de trésorerie tient compte des encaissements et des décaissements d’une société, le bilan prévisionnel fait état de ses actifs ainsi que de ses passifs. Autrement dit, il permet de contrôler la gestion du patrimoine de l’entreprise. Il peut également servir au recueil de différentes données financières telles que le besoin en fonds de roulement (le BFR) ou la valeur comptable des capitaux propres.

À titre de rappel, les « actifs » désignent l’ensemble des biens matériels et immatériels détenus par la société. Ils peuvent être définis comme les ressources personnelles permettant de répondre à un besoin ou d’obtenir des avantages économiques. Dans la pratique, ils englobent les propriétés mobilières et immobilières, le matériel d’exploitation, les disponibilités d’argent, les stocks, les créances clients, etc.

Les « passifs », quant à eux, rassemblent les sommes dues par une entreprise. Ils correspondent aux salaires à payer, aux dettes à rembourser ainsi qu’aux différentes charges sociales et fiscales. Ainsi, quand le bilan prévisionnel porte un regard d’ensemble sur les avoirs d’une société, le plan de trésorerie ne prend en considération que les activités économiques sur un mois ou sur 12 mois.

Les différences entre le budget de trésorerie et le plan de financement initial

Le plan de financement a pour objectif de déterminer le montant des investissements nécessaires à la réalisation d’un projet. Il s’articule autour des besoins en fonds de roulement, des emprunts, des avances en compte courant d’associé et des apports en capital.

Il permet de décrire la manière dont une entreprise va être subventionnée dans le but de sa création, de sa reprise ou de son agrandissement. Ainsi, le plan de financement ne porte que sur les ressources financières à mobiliser pour la mise en œuvre d’un projet. Le budget de trésorerie considère l’ensemble des sommes à dépenser et des recettes à encaisser, quelle que soit leur provenance ou leur affectation.

Les raisons pour lesquelles il est crucial de réaliser cette opération

Nombreuses sont les raisons qui sont susceptibles de vous inciter à élaborer un plan de trésorerie. D’abord, ce genre de document financier prévisionnel vous permettra de mieux gérer votre budget. Il vous donne l’opportunité de vous assurer si la somme d’argent dont vous disposez est en mesure de supporter l’intégralité de vos charges (salariales, sociales, fiscales, administratives, etc.).

Il sert également à orienter au mieux vos décisions et à optimiser la performance de votre système de gestion. Si vos estimations débouchent sur un solde négatif, par exemple, vous avez toujours l’occasion de réduire vos dépenses en réévaluant l’ordre de leur priorité. Cela vous amène également à repenser l’affectation de vos moyens (financiers, matériels, humains, techniques, logistiques, etc.) ou à l’augmentation de vos revenus.

De plus, toute votre stratégie de mise en marché est remise en question par un solde de trésorerie négatif. Quand celui-ci est positif, en revanche, vous êtes amené à réfléchir à des projets d’extension, de modernisation ou d’acquisition. Dans les deux cas, l’élaboration d’un budget de trésorerie contribue à la réussite d’une entreprise.

Quelques conseils pour tirer le meilleur parti du plan de trésorerie

Afin de tirer le meilleur parti du plan de trésorerie, nous vous conseillons de :

  • le mettre à jour régulièrement dans le but de confirmer ou d’ajuster vos prévisions en fonction de l’évolution du marché,
  • penser constamment à la taxe sur la valeur ajoutée (ou TVA), car la grande majorité des achats et des ventes y sont soumis,
  • conserver une certaine marge dans le but de faire face à des imprévus ou à toute autre éventualité.

Gardez à l’esprit que si votre solde de trésorerie est négatif pendant plusieurs mois, cela démontre certainement l’existence d’un problème majeur. Il est, par exemple, possible que vos liquidités soient insuffisantes pour subvenir à vos besoins en fonds de roulement. Dans tous les cas, vous êtes obligé de prendre les mesures adéquates et de revoir l’ensemble de votre stratégie de financement.

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Quelques conseils pour régler un solde de trésorerie négatif

En général, lorsque le solde de trésorerie d’une entreprise est déficitaire pendant un mois ou deux, cela signifie que plusieurs délais de paiement expirent au même moment. Afin de résoudre ce genre de problème, il suffit aux dirigeants de celle-ci de demander un report de l’échéance de remboursement d’une dette. Il faut s’assurer que cette dernière soit la plus colossale ou celle qui entraîne le solde négatif de trésorerie. Autrement dit, les responsables doivent identifier la source du problème en recherchant l’élément qui fait excéder le total des dépenses.

En revanche, si le déficit s’accumule sur plusieurs mois, il est fort probable que celui-ci résulte d’un manque de liquidités. Le porteur du projet est ainsi obligé de recourir à des aides financières extérieures comme les prêts bancaires ou le crowdfunding. Il doit donc veiller à choisir le meilleur programme d’investissement en considérant la somme et la durée de remboursement dont il a besoin.

Si le solde de trésorerie négatif persiste, cela signifie que le problème provient de l’activité intrinsèque. L’entrepreneur est obligé de réévaluer la rentabilité de son entreprise et de réformer son système d’exploitation.

Les éléments à prendre en compte pour le calcul du solde d’un plan de trésorerie

Pour établir un plan de trésorerie, il suffit de prendre en compte deux principaux éléments : les encaissements et les décaissements. Il faut d’abord additionner chacun de leurs montants avant de passer à l’opération de soustraction (encaissements — décaissements).

Le calcul du montant des encaissements

Les « encaissements » désignent l’ensemble des sommes que vous percevez grâce à la réalisation de votre activité ou celle dont vous disposez pour la concrétisation de votre projet. Ils englobent les revenus provenant de la vente de vos biens ou de vos services et les apports en capital. Ils tiennent également compte des avances de trésorerie accordées par l’un de vos associés (ou apports en compte courant) et des crédits contractés à la banque. De même, ils incluent les aides financières de l’État et les remboursements de la TVA.

Le calcul du montant des décaissements

Les « décaissements » d’une entreprise correspondent à toutes les charges fixes et variables supportées par celle-ci. Ils rassemblent les loyers, les dépenses salariales, les impôts, les intérêts d’emprunt et les achats de marchandises ou de matières premières. Ils sont susceptibles de changer d’une entreprise, d’une activité et d’une stratégie de mise en marché à une autre.

L’importance de ce plan dans le cadre d’une création d’entreprise

Comme nous l’avons mentionné plus tôt, le plan de trésorerie est en mesure d’affiner le projet d’un entrepreneur. Il lui permet de remettre en cause l’organisation structurelle de son activité si le solde qu’il obtient est déficitaire.

Dans le cas contraire, il l’incite à penser à de nouveaux investissements ou à des travaux d’agrandissement. Dans la pratique, il fait partie des tableaux financiers à dresser pour garantir la viabilité, la rentabilité et la réussite d’une entreprise à créer.